En souvenir de Brigitte Franceschetti
► ὁ λύχνος n° 170, mars 2025.

Brigitte Franceschetti
Le vingt mars dernier, la Moire a décidé de couper le fil d’une vie précieuse : celle de notre amie Brigitte Franceschetti. Brigitte avait déployé toute sa vie durant une inlassable activité en faveur de la langue et de la civilisation des Grecs, en faveur des lettres classiques, de l’éducation des enfants et aussi en faveur des membres de son syndicat. Je l’avais rencontrée dès 1993 à une réunion de l’AGAP : elle rayonnait déjà d’une manière peu commune. Quatre ans plus tard, elle fondait l’association Nausicaa, qui se propose d’éveiller à la langue grecque, d’une façon à la fois ludique et sérieuse, les élèves du Primaire en partant des classes de Maternelle : une idée originale, démocratique, presque révolutionnaire, qui témoigne du même idéal que le projet jeanvictorien de Connaissance Hellénique, dont elle se sentait si proche. Elle avait rejoint notre équipe et notre Bureau, où elle était chargée des relations avec les correcteurs : une mission dont elle s’acquittait avec la psychologie et l’humanité qui la caractérisaient. Sa disparition brutale, après un combat courageux et digne contre la maladie, nous attriste profondément, et nous partageons la douleur de son mari Michel, de ses enfants et de ses proches, revus lors du fervent office funèbre qui a rempli à craquer l’église Saint-Antoine de Padoue à Marseille. Mais il nous suffit de fermer les yeux et de tendre l’oreille du souvenir pour revoir son beau regard brillant, son sourire mutin, et pour entendre son rire délicieux. Brigitte était bien trop vivante pour ne pas nous communiquer encore, de l’autre côté où elle est arrivée (celui de la lumière), sa joie sereine, puisée sans doute aux sources de l’esprit.
Pascal Boulhol
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La première fois où je rencontrai Brigitte, il y a une trentaine d’années, je fus frappée par sa présence solaire : une chevelure noire, de grands yeux vifs et surtout… un sourire rayonnant, un rire reconnaissable entre tous et tellement communicatif !
Apprenant avec joie que cette agrégée de lettres classiques serait une de mes tutrices, je découvris une femme passionnée de grec, une femme engagée : tutrice, représentante syndicale, membre de l’AGAP, de Connaissance Hellénique, animatrice d’ateliers de recherches sur les langues anciennes, Brigitte était partout et partout elle exprimait sa passion pour l’Antiquité.
Qui dit Brigitte Franceschetti dit également Nausicaa, cette association qui propose d’initier les élèves de primaire au grec ancien, dont elle est la fondatrice. Ne fallait-il pas être un peu insensée pour concevoir une chose pareille ? Peut-être que, comme à la princesse phéacienne, Athéna lui mit dans le coeur une audace qui lui interdirait la peur… Et ce fut un succès : de nombreux petits Ulysse se virent vêtus de toutes nouvelles connaissances étymologiques et furent conduits au palais, celui de la découverte de la mythologie au point qu’ils décernèrent à Brigitte le titre, dont elle n’était pas peu fière, de mythologue !
Nous sommes nombreux à d’abord avoir vu en Brigitte un modèle, avant d’en faire une amie, une amie qui continua de partager, avec sa passion, son émerveillement pour la langue grecque, une amie qui savait accueillir nos correcteurs à Connaissance Hellénique, une amie qui nous faisait presque oublier sa maladie tant elle est restée active et impliquée jusqu’au bout.
Brigitte nous a quittés le le 19 mars, elle est partie retrouver sa chère Arielle Chopard avant d’être rejointe par Jean-Victor Vernhes, qui fut son professeur et son maître. Cela promet une sacrée ambiance aux enfers !
Carine Miconi
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La disparition soudaine, le 20 mars dernier, de Brigitte Franceschetti, professeur agrégé de lettres classiques et présidente historique de l’association Nausicaa, laisse derrière elle un bien grand vide. S’’il est sans doute un peu galvaudé de le dire, il n’en est pas moins sincère de l’éprouver, ni non moins réel de le vivre, pour tous celles et ceux qui ont eu la chance et l’honneur de la côtoyer, comme collègues, comme connaissances ou bien amis, dans la bonne humeur ou le désaccord parfois, toujours en pleine vérité et en bonne, en excellente intelligence…
Notre Brigitte savait ce qu’elle voulait, preuve d’une personnalité forte, et, ce qui est peut-être plus précieux encore, pourquoi elle le voulait : union de convictions clairement pesées, raisonnées, et d’engagement en totale cohérence, solide, fidèle et déterminé, qui ont dessiné le parcours d’une belle vie, solaire et généreuse à son image, toute baignée de l’amour des belles lettres et des humanités classiques.
Amener la beauté de la culture grecque, la richesse fertile de sa mythologie, les mystères de sa langue et surtout de son fascinant vocabulaire, jusque dans les classes enfantines, à la portée des plus petits, tel était son credo. « Un semeur sortit pour semer »… Brigitte le savait : un cœur avide de belles histoires, une imagination tout en couleurs, fournissent les meilleures terres, et elle avait un talent unique pour faire pleuvoir, sur ses semis patiemment, chaque année, renouvelés, une large et joyeuse dose de plaisir…
Le lumineux sourire de Brigitte va nous manquer… Sa joie, sa passion communicative, son talent de conteuse, sa chaleur : elle incarnait vraiment l’enthousiasme.
Le respect, l’estime et la sympathie qui l’entouraient ne s’effaceront pas !
Laurence Maraninchi
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Connaissance hellénique (15 mai 2025). En souvenir de Brigitte Franceschetti. Connaissance hellénique. Consulté le 21 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13xtj
J’ai connu Brigitte en 1970. Et elle est devenue une amie chère. Elle m’a introduite au CLERU, m’ouvrant ainsi de nouvelles fenêtres donnant vue sur notre université et son fonctionnement. Brigitte, toujours fidèle à elle-même, s’est toujours montrée généreuse, de bonne humeur, et non seulement instruite mais aussi sachant utiliser ses connaissances. J’admirais Brigitte et je l’admire encore. Je sais qu’elle est en paix et qu’elle est avec Dieu.